7.11.14

un an auparavant

Salins, le 7 novembre 1913

Ma chère Alice
Je m'empresse de faire réponse à votre lettre que j'ai reçue ce matin pour vous tranquilliser. Je ne suis nullement malade : si nous n'avons pu nous voir hier, c'est que le travail ne me l'a point permis. Cependant moi-même je vous ai aperçue, mais hélas trop tard, je venais de rentrer la machine à la remise quand vous êtes descendue. J'entre à l'atelier et je ne sais quel est le destin qui m'a permis de jeter les yeux sur la route juste au moment où vous passiez, je suis sorti de suite mais vous aviez de l'avance sur moi, et la présence de deux ouvriers m'ont empêché de vous rappeler ; et puis aussi j'attendais des ordres pour l'après-midi, sans quoi je vous aurais suivi et j'aurais pu vous parler. Vous pouvez croire que j'ai été triste de cela s'il n'avait pas fait mauvais temps, je voulais aller à Onay hier au soir. Enfin nous sommes proche de dimanche, nous nous reverrons bientôt et l'on pourra mieux se parler que sur une lettre.

Chère Alice, vous me dites que vous êtes triste et qu'une semaine est bien longue sans se voir, mais prenez courage, nous approchons tous les jours de l'heureux jour qui nous unira pour la vie, car moi aussi soyez bien certaine que si je ne vous ai point pour épouse, Salins ne me verrait point longtemps encore. Je vous aime et je ne veux d'autre que vous pour femme. 

Je termine car il est l'heure de retourner au travail. Je vous écris pendant le repos de midi.
Bien le bonjour de ma part à tous vos chers parents, et vous ma chère Alice, recevez mes plus tendres amitiés.

Celui qui vous aime tendrement pour la vie.
Léon

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