28.12.14

28 décembre

Chère épouse et petite Marie,
Comme je ne reçois plus rien de toi depuis ta lettre du 18 courant, je suis bien en peine de savoir ce qu'il en est. Serais-tu malade ou petite Marie, et que l'on me le cache ? Je ne voudrais pas que vous me fassiez cela car je suis trop tourmenté à ce motif. Dites moi bien toute la vérité ; ou ne recevrais-tu plus mes lettres ou que tu ne veuilles plus m'écrire ? mais je ne crois pas cela de toi ma chérie, tu ne souffrirais pas de me faire pareille chose car tu es comme moi : tu aimes trop ton petit époux... Serait-ce la Poste qui serait devenue aussi irrégulière que les premiers temps, enfin fait comme moi, fait moi parvenir de tes nouvelles pour me tranquilliser car j'ai le coeur bien gros en ce moment ma chérie.
J'ai passé un bon moment hier avec Sigonney qui m'a raconté bien des choses de la guerre, il a reçu des nouvelles de chez M. Bouveret où ils lui disent que tu es bien ennuyée de moi. Pourquoi tout ce mauvais sang ? Espère toujours, c'est le meilleur moyen de calmer cette tristesse que tu as. Embrasse bien petite Marie et tous les parents. Soit aussi bien tendrement embrassée comme je t'aime
Ton Léon




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