5.12.14

5 décembre

Chère Alice et petite Marie,
Je m'empresse de faire réponse à ta lettre du 1er décembre qui m'a causé tant de joie et de bonheur, et aussi qui me fait voir combien l'amitié que tu as pour moi est grande. Je pouvais me passer d'argent, car toi aussi tu en a besoin avec notre chère ange. Nous sommes bien nourris, nous avons maintenant comme capitaine et par interim le lieutenant Pernet de Salins qui est passé adjoint au colonel. C'est le fils de M. Louis Pernet, marchand de bois pour construction. S'il peut être promu à notre compagnie capitaine, nous serons bien content, quoiqu'il n'a pas plus de partialité pour nous que pour d'autres, mais nous aimons mieux être tous des pays ensemble.
J'ai bien reçu ton petit colis aussi qui m'a fait bien plaisir. Ne te prive pas non plus pour qu'à mon retour je retrouve les êtres qui me sont si chers en bonne santé. Viens bien en aide aussi à la maman qui a si soin de toi, car si tu étais seule, je ne vivrais déjà plus, je me serais trop fait de mauvais sang. Enfin tranquillise-toi bien pour moi car je suis en bonne santé et je désire que ma carte vous trouve tous aussi en bonne santé. J'ai reçu cette semaine une carte de Germaine, une d'Albert et aussi de Salins. Ils ne me parlent pas de ma dernière carte, ils sont allés me faire inscrire à la mairie car il avait annoncé à Salins de nous faire inscrire tous les hommes mobilisés, je ne sais pas pourquoi. Bertha est à l'hôpital mais elle va bien maintenant.
Donne bien le bonjour et embrasse bien pour moi tous les parents, et couvre aussi de baisers petite Marie pour moi en attendant que je puisse le faire moi-même. Merci bien des fois ma tendre épouse, ce que tu fais pour moi, moi je fais tout mon devoir. Reçois ma bien aimée mes plus tendres amitiés, et soi bien embrassée ainsi que petite Marie.
Ton petit mari
Léon.

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