27.9.14

le 27 septembre

Chère épouse chérie,
Je m'empresse de faire réponse à ta lettre chérie que je viens de recevoir et aussi pour te remercier des 10 francs que tu m'envoies, j'avais encore 3 francs et avec ce que tu viens de m'envoyer, j'espère en avoir pour le reste de la campagne. Tu peux me croire que je ne les dépense pas inutilement.
Chère Alice, tu me dis que tu a fait ta demande pour toucher l'indemnité de ma présence sous les drapeaux, et bien comme je te l'ai déja dit, s'ils ne veulent rien savoir, nous toucherons bien lorsque je serai rentré. Je ferai marcher cette affaire par quelqu'un qui veut bien s'en charger. Pour quant à la sage femme, fais toujours comme si tu devais accoucher à Salins, j'ai grande espérance que d'ici au 15 novembre, ça aura beaucoup changé et je crois avoir le bonheur de cet heureux jour de nous revoir pour s'embrasser bien tendrement comme l'on s'aime.
Enfin, ma chère épouse, fais tout pour le mieux pour la venur de cet héritier, si toutefois je n'étais pas rentré pour cette date, tu peux toujours prendre la sage femme de Salins. L'on paiera le trajet de Salins à Onay ; et pour être plus certaine, demande lui ce renseignement en prenant ta consultation et uverras ce qu'elle te dira. Je veux te dire aussi que tu me prépare une paire de chaussettes de laine, comme tu m'en a fait une paire dont tu m'as donné pour Noël, et si je vois que nous restions encore quelque temps de plus que je pense, je te les demanderai toujours assez tôt. Je ne crains pas encore le froid comme ça des pieds, je marche quelques fois les pieds nus et je me blesse pas. Enfin, espérons que je n'en aurai pas besoin et que je serai vite rendu à ta tendresse, et aussi pour recevoir le fruit de nos amours.
J'ai reçu une lettre de Germaine en même temps que ta lettre. Je vais lui réécrire une carte aussi car elle m'envoie quelques cartes qui me font trouver le temps moins long.
Je veux te demander aussi ma chère petite femme de m'écrire au moins deux fois par semaine. Ça tu peux croire que je m'ennuie bien de toi, et tu ne peux savoir le plaisir que tu me causes lorsque je reçois de tes nouvelles, ça me fait trouver le temps moins long. Je n'ai encore pas reçu de lettre d'Albert, je crois qu'il ne doit plus être à Besançon. 
Je veux te dire aussi que tu ne te fatigues pas trop maintenant. Il te faut emmener ce reste de vin à Onay de crainte qu'il ne s'aigrisse et range ton ménage à peu près, et ne plus aller à Salins si souvent car je ne tiens pas à te savoir malade. La maman ira quelques fois et chez Mme Longchamp feront bien le reste pour aérer le logement.
Embrasse bien tous les parents pour moi et donne leur bien le bonjour, ainsi qu'à tous les amis et connaissances et surtout à Salins.

Et toi ma chère Alice chérie, reçois de ton gentil mari les amitiés les plus sincères pour la vie et sois bien tendrement embrassée comme je t'aime.
A toi toujours mon coeur et mes amours
Léon

Au revoir et courage

Salins-les-bains (Jura) au début du siècle

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