4.9.14

Le 4 septembre
Ma chère femme chérie,
j'ai été très surpris en recevant ton télégramme mercredi soir. Je ne savais que penser, mais cependant je ne t'ai pas oubliée, toutes les semaines je t'ai écrit pour te donner de mes nouvelles et aussi pour te tranquilliser, mais en ce moment le service des postes ne fonctionne pas normalement. Tu peux croire, ma chère Alice, que moi aussi il me tarde de te revoir, ma pensée est bien souvent à toi, comme je l'ai aussi dans le service militaire dont tout mon devoir est de bien le faire avec honneur et gloire, et à seule fin de mener cette campagne à bonne fin, ce qui je crois ne saurait tarder.
Lorsque tu me réécriras, tu me donneras des nouvelles du pays ainsi que de tous les parents et amis, sans oublier mes deux inséparables Edmond et Marcel, qui je crois, ne s'en font pas. J'ai reçu une lettre de Germaine [ta soeur] la semaine passée où elle me donne de tes nouvelles, tes lettres maintenant me parviennent assez régulièrement ; c'est les miennes qui mettent trop de temps pour te parvenir ; aussi pour que tu aies plus tôt de mes nouvelles et plus souvent, tu mettras une carte dans chaque lettre que je te retournerai portant de mes nouvelles, et je t'écrirai aussi quelques lettres, comme cela tu ne sera pas dans l'insouciance.
J'abrège car je reçois en même temps que je fais ma missive, ta carte et ta lettre ainsi que ta médaille dont je te remercie beaucoup. Je la garde avec les deux que l'on m'a données à Lons-le-Saunier avant notre départ, et avec cela j'ai confiance dans l'avenir pour ma protection, ces médailles je les donnerai à nos enfants, si nous avons le bonheur de bien les élever.
Donne bien le bonjour à tous les parents de ma part et embrasse-les bien pour moi. Donne aussi le bonjour à tous les amis ainsi qu'à Salins chez Mme Perret et chez M. Longchamp.
Je termine en t'embrassant bien fortement comme je t'aime, et pensant toujours à toi dont mon plus vif désir est de se revoir. Ton petit mari qui t'aime et qui t'adore pour la vie.

Léon

Courage et à bientôt, voilà déjà plus d'un mois de fait.
Tu diras bien des choses à Germaine pour moi et tu embrasseras aussi la maman.
Le bonjour à M. et Mme Blandin ainsi qu'à chez M. le curé Bailly.




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